Atelier « Produire et travailler autrement »

Rédigé par Alexandre Lardeur

Un premier tour est effectué dans l'assemblée pour déterminer les thématiques que chacun souhaite aborder au cours de l'atelier. Même s'ils ne sont pas tous abordés, il peut être intéressant de les lister :

  • Le rapport entre la production et le salaire : quelle est la justification de la rémunération des gens et qu'est-ce qui entraîne de tels écarts dans les salaires ?

  • La concurrence est-elle indispensable dans le travail ? Est-elle remplaçable par plus de coopération et de solidarité ?

  • Quelle valeur donner au travail ? Ses liens avec la créativité ? Combien faut-il d'argent pour être heureux ?

La discussion commence autour de la notion même du travail : le travail implique un lien de subordination, sans aucune démocratie dans la prise de décision au sein de l'entreprise. La rémunération est liée à une fonction et non à l'humain, avec des notions de productivité et de réussite qui excluent une partie de la population. Exemple : peut-on produire de la richesse avec le handicap ? Dans le système actuel cela n'est pas possible, car pas rentable. Il faut pourtant accepter que le travail en situation de handicap soit considérer comme un investissement négatif, et participe au fonctionnement de la société sans forcément créer de richesses.

Changer notre vision du travail, c'est avant tout changer notre mode d'éducation : une éducation trop axée sur le travail, la productivité et la réussite matérielle mène malheureusement aux dérives observées actuellement. En assortissant cette éducation d'une éducation populaire, on peut aussi forger l'esprit critique des gens, et leur permettre d'envisager d'autres modes de vie et de travail. C'est également en permettant une orientation tout au long de la vie que l'on change cette vision du monde du travail (contraignant, stressant, obnubilant...).

Il faut donc favoriser l'évolution dans les carrières et la sensibilisation au changement d'orientation et à la formation tout au long de la vie.

Il faut également encourager fortement à la pratique d'activités liées à l'éducation populaire, qui permettent de voir le travail comme un moyen d'épanouissement personnel.

Dans le travail même, il faut soutenir les démarches des coopératives ouvrières et des coopératives d'emploi qui se développent. Dans ces structures la démocratie est au cœur de la vie des employés : un employé = une voix dans le processus décisionnel de la vie de l'entreprise. Aller voir le site de la fédération française des coopératives ouvrières : http://www.scop.coop/P193_FR.htm .

De cette vie orientée vers le travail et la productivité découle la surconsommation : la responsabilité est collective, même si l'accumulation de richesses entre peu de mains accélère la destruction de la planète. A cette surconsommation s'ajoute une monétisation du vivant avec la question des brevets (avec l'exemple des semences OGM).

Que faire ?

De la discussion ressortent plusieurs propositions d'actions, et ce à plusieurs niveaux :

  • Tout d'abord il apparaît primordial d'encourager à consommer mieux, et local ! Avec une relocalisation des activités liées à l'agriculture et au maraîchage, il y possibilité d'encourager une consommation responsable ainsi que des emplois plus respectueux de l'environnement. Il y a aussi possibilité de permettre des emplois plus en phase avec la nature et plus épanouissant. Cela passe par des campagnes de sensibilisation, des ponts entre les associations ainsi que par la mise en valeur de structures existantes, comme l'AMAP par exemple.

  • Mais si on veut valoriser une consommation locale, il faut aussi pouvoir intervenir à un plus haut niveau dans l'objectif d'obtenir plus de terres cultivables destinées au maraîchage ou à l'agriculture biologique. Il faut donc également créer des passerelles entre les organisations pour faire pressions sur les collectivités afin d'obtenir des terres cultivables, qui manquent cruellement localement. Une autre piste serait aussi la création d'une antenne de l'association « Terre de Lien », association qui se développe actuellement en France et dont l'objectif est de changer le rapport à la terre : http://www.terredeliens.org . L'idée serait donc de créer une société civile immobilière permettant de favoriser l'achat de surfaces agricoles bio ou en reconversion vers le bio.

  • De là, tout un travail de sensibilisation du grand public pourra être engagé, avec une part d'éducation à l'alimentation qui paraît indispensable aujourd'hui.